Le débat sur les systèmes d’armes létaux dits autonomes a fait couler beaucoup d’encre et de sueur. Le 29 avril 2021, le Comité d’éthique de la défense a publié un avis sur le sujet qui clarifie grandement ce débat.
Son rapport sur l’intégration de l’autonomie dans les systèmes d’armes létales étudie le sujet de manière très détaillée. A cet égard, les conclusions de ce comité rejoignent l’avis de Numalis sur le sujet. En effet, le débat autour de l’émergence potentielle d’armes autonomes létales (LAW) est avant tout un débat sémantique sur la notion d’autonomie.
En effet, le Comité d’éthique de la défense et Numalis mettent en garde contre le piège lexical du terme autonomie, comparant à tort la machine à l’homme (anthropocentrisme). Numalis avait déjà eu l’occasion de traiter ce sujet à travers son article « L’autonomie de l’IA : peut-on vraiment en parler ? »
Le Comité d’éthique de la défense a conclu en faisant une distinction entre les SALA définis comme des systèmes d’armes létales programmés pour être capables de faire évoluer leurs règles de fonctionnement en dehors de tout contrôle humain. Les AALWS (Autonomy Integrated Lethal Weapon Systems) désignent un système dont les fonctions sont automatisées et qui ne peut être déployé sans intervention humaine. En d’autres termes, l’être humain reste au cœur des décisions d’utilisation de la force létale.
Ce rapport sera étudié dans les prochains jours par le ministère des forces armées, qui a déjà fait part de sa ferme opposition au développement, à l’utilisation ou à l’exportation de systèmes d’armes entièrement autonomes.